Lundi, s’ouvre le procès de l’assassinat de Thomas Sankara devant le tribunal militaire de Ouagadougou au Burkina Faso. Halouna Traoré, seul survivant du coup d’état de 1987 raconte cette journée.
Le procès des auteurs présumés de l’assassinat de Thomas Sankara commence ce lundi au Burkina Faso.
Quatorze hommes, dont l’ancien président Blaise Compaoré vont être jugés pour le meurtre du leader révolutionnaire.
En 1987, Thomas Sankara meurt lors d’un putsch mené par son ancien ami Compaoré, après seulement quatre ans de présidence. Lui ainsi que 12 autres dirigeants sont abattus par un commando alors qu’ils assistaient à une réunion au siège du Conseil national de la révolution à Ouagadougou.
« Nous avions prévu une réunion dans cette salle vers 16 heures. Le camarade président est arrivé en dernier, nous l’attendions dans la salle de réunion ici, et dès qu’il est arrivé, la réunion a commencé. Nous avons donc commencé la réunion et comme je venais d’être envoyé au Bénin pour une mission, j’avais la parole. J’ai eu juste le temps de dire « j’ai quitté Ouagadougou » et de commencer mon rapport quand nous avons entendu des tirs de l’extérieur et quelqu’un crier sur un ton assez fort : « Sortez ! Sortez ! Sortez ! » Donc après ces ordres, le camarade président s’est levé, a ajusté ses vêtements et est sorti par là, les mains en l’air. Il a été abattu à bout portant à l’entrée de cette salle. » a raconté Halouna Traoré, ancien camarade de Thomas Sankara et seul survivant du coup d’Etat de 1987.
Depuis presque 34 ans, les soupçons se portent depuis longtemps sur le successeur de Thomas Sankara à la présidence, Blaise Compaoré, à la tête du Burkina Faso pendant les 27 années suivantes. Halouna Traoré et bien d’autres attendent de ce procès qu’il dévoile enfin la vérité.
Renversé par un soulèvement populaire en 2014, Blaise Compaoré a ensuite fui en Côte d’Ivoire. Le pays lui a accordé la citoyenneté.
Le procès se déroulera devant un tribunal militaire de la capitale Ouagadougou.
#SOURCE: AFP