La place des arabophones au Sénégal et leur importance dans les institutions de l’État

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Les arabophones constituent au Sénégal une élite intellectuelle et culturelle dont la valeur ne peut être ignorée. Leur formation, à la fois religieuse et linguistique, leur confère une vision singulière où se rencontrent les valeurs de l’islam, l’éthique sociale et l’ouverture au monde. Or, si l’on observe la réalité des institutions publiques, l’absence notable de cette catégorie se fait sentir, et leur intégration apparaît aujourd’hui comme une nécessité nationale.

Premièrement, le besoin d’hommes de morale et de valeurs.
La société sénégalaise traverse, comme beaucoup d’autres, une crise de confiance face à ses institutions. Pour la surmonter, elle a besoin de responsables intègres, guidés par l’éthique et la conscience professionnelle. Les arabophones, formés dans les écoles arabes islamiques, grandissent avec un socle de valeurs solides : honnêteté, droiture, respect de la parole donnée. Leur présence dans les institutions serait un gage de rigueur morale et de justice sociale.
Deuxièmement, le besoin d’une culture de respect et d’humanité.
Nombre de citoyens déplorent le manque de considération dont ils sont victimes dans leurs interactions quotidiennes avec l’administration : froideur, négligence, voire mépris. Cette situation n’est que le reflet d’un vide : celui de l’arabophone, qui a appris à traiter l’autre avec dignité, politesse et empathie. L’intégrer dans la fonction publique, c’est réintroduire dans les services de l’État une culture de respect et de bienveillance envers les citoyens.
Troisièmement, le besoin d’un sens du travail et de la discipline.
Les retards répétés, l’absentéisme et le manque de sérieux dans le travail constituent une autre faiblesse récurrente de l’administration sénégalaise. Or, l’éducation des arabophones, profondément marquée par la rigueur religieuse et morale, valorise la ponctualité, le respect des engagements et le travail comme un acte de responsabilité. Leur mise à l’écart des institutions est une perte, car ils représentent précisément ce profil de travailleurs disciplinés dont l’État a besoin.
Enfin, la nécessité de leur présence dans tous les secteurs.
La place des arabophones ne devrait pas se limiter à l’enseignement religieux et langue arabe. Leur rôle est crucial dans les domaines judiciaire, administratif, diplomatique, éducatif et social. Ils incarnent non seulement une élite nationale imprégnée de valeurs éthiques, mais aussi un pont naturel entre le Sénégal et le monde arabo-islamique, renforçant ainsi la diplomatie culturelle et la coopération internationale.

Les arabophones ne sont pas une catégorie marginale : ils constituent un capital humain et moral indispensable à la consolidation des institutions sénégalaises. Leur exclusion n’est pas seulement un problème de représentativité, mais une privation pour l’État d’un souffle éthique et discipliné. Leur intégration à grande échelle doit donc être considérée comme une priorité nationale, car c’est par eux que l’administration pourra retrouver son
efficacité et sa crédibilité auprès des citoyens.
Ousmane seck

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