Syrie : qui est Abou Mohammad al-Jolani, le chef islamiste à l’origine de la chute de Bachar al-Assad ?

Abou Mohammad al-Jolani, de son vrai nom Ahmed al-Chareh, a été accueilli en héros dimanche 8 décembre à Damas. Mais qui est vraiment le leader de HTS ? 

Ahmed al-Chareh, plus connu sous le nom Abou Mohammad al-Jolani, est le leader d’Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et de la coalition rebelle à l’origine de l’offensive en Syrie du 27 novembre, ayant provoqué la chute de Bachar al-Assad.  

En quelques jours, les rebelles sont parvenus à prendre une à une les principales villes syriennes jusqu’à Damas. À son arrivée le 8 décembre, Ahmed al-Chareh s’est « prosterné et a baisé le sol », rapporte l’AFP, dans une dépêche reprise notamment par le Huffington Post. « L’avenir est à nous et nous allons vers la victoire », a ensuite déclaré le chef de l’HTS. 

Un nouveau visage ? 

Si Abou Mohammad al-Jolani ne s’est jamais caché de vouloir renverser Bachar al-Assad, son discours a toujours évolué au fil des années. Né en 1982, il a passé les sept premières années en Arabie saoudite, où son père travaillait comme ingénieur pétrolier, avant de déménager à Damas. Il se serait radicalisé en 2000, avec la deuxième Intifada.  

« J’avais 17 ou 18 ans à l’époque, et j’ai commencé à réfléchir à la manière dont je pouvais remplir mon devoir, en défendant un peuple opprimé par des occupants et des envahisseurs », déclarait-il à PBS Frontline en 2021, ainsi que le rappelle le Financial Times

En 2003, il résiste ensuite à l’invasion américaine de l’Irak et part pour Bagdad, où il rejoint al-Qaïda, avant d’être emprisonné durant cinq ans. Libéré en 2011, il retrouve son pays natal et fonde le front al-Nosra, ancêtre du HTS. Au fil des années, il prendra toujours plus de distance avec al-Qaïda, avant une rupture définitive en 2016.  

Mais si Abou Mohammad al-Jolani a depuis tenté de lisser son image, les analystes et chancelleries occidentales continuent toujours de classer HTS comme un groupe terroriste. [6Medias]